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De Profundis Clamavi

5 août 2005

Autrefois

J’étais là, assis et attristé,

Au milieu des ténèbres et des huées.

Abîmé dans l’écoute de muettes plaintes,

Sentant mon coeur, qui bat mais s’éreinte.

L’écume des souvenirs venait à ma pensée,

Quand autrefois séraphin, je savais planer ;

Solitaire et heureux, doué d’ubiquité,

Sur les cœurs malheureux, je versais ma bonté ;

De pauvres âmes, enfant ou vieillard,

Priant de l’enfance à l’aurore sépulcrale,

Implorant Dieu, le matin et le soir,

De litanies pieuses ou originales.

Nul de ces hommes ne versait de pleurs,

Sans d’un ange être nimbé.

Leurs larmes étaient toute ma douleur,

Et de mots je les calmais.

L’étreinte de mes ailes, pleines et aimantes,

Ressemblait au baiser d’une mère sur un front,

Devant tant d’amour, la terre frissonnante,

Ornait le ciel de ses plus beaux rayons.

Un instant éthéré, où l’azur irradiait,

Et de beaux oiseaux volaient et sifflaient,

« Hommes soyez fort et plein de courage »,

Les étoiles écrivaient cela dans leur sillage.

Soudain de larmes mes yeux s’emplirent,

Prostré que vivre soit tant souffrir.

De flammes mon être est nimbé,

Car mon malheur, c’est d’être né.


Sol invictus

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5 août 2005

Bel Oiseau

Dis-moi bel oiseau

Sur cette branche perché,

Que vois-tu de là-haut

Qui te fasse tant chanter ?

Vois-tu d’autres roses

Dans ces nuages éthérés,

Où les anges se posent

Et se laissent bercer.

Jouent-ils près de toi

Ces enfants du soleil,

Te montrent-ils parfois

Leurs plaisirs vermeils ?

Viennent-ils te chanter,

Leurs airs célestes et sacrés,

Ces compagnons ailés

Qui ne t’ont pas délaissé.

Dis-moi bel oiseau,

A moi qui côtoie l’abîme,

Serais-je mieux là-haut,

Dans ces hautes cimes ?

Je te prie bel oiseau

De chanter éternellement,

Et par ces quelques mots,

Te remercie tendrement.


Sol invictus

5 août 2005

O Chair

O chair, odieuse et faible,
Confinant l’âme dans tes remparts,
Jamais tu ne t’élèves,
Dans les aurores sombres du soir.

Asservie à tes désirs, tes viles soucis

M’enchaînent chaque heure.

Tu es un geôlier maudit,

Une geôle de peines et de pleurs.

Ma douleur, ignominieuse et brûlante,

N’est que le fruit de ton aspiration.

Qu’est-ce qu’en ce monde tant te tente,

Ces illusions, ces bulles de savon ?

Ne sois pas ignorante et cupide,

Jamais tu n’attraperas une étoile.

Puisqu’ici-bàs tout est insipide,

Déchire les chimères et les voiles.

O mais alors tu me diras :

« A quoi vais-je aspirer,

Si je ne puis rien désirer ? »,

Je te dirais : « Je ne sais pas. »

Que sais-je de la vie

O chair qui m’indispose,

Très peu et j’en fais fi,

Mille épines a une rose.


Sol invictus

4 août 2005

La Femme Et L'Enfant

Elle était là, adossée au mur,

Famélique et affligée,

Le visage meurtri et mûr,

Tenant dans ses bras un bébé.

Des plaintes, des cris sombres,

De ses lèvres exhalaient,

Je vis des mots l’ombre

Et la flamme qui brûlait.

Elle secouait fort son enfant,

Angelot hâlé par le soleil,

Nul ange ne vînt du firmament,

Pour les couvrir de vermeils

Et extraire de leurs cœurs

Innocents et accablés,

Cet amas de douleurs

Que nul être ne doit porter.

Est-ce juste, est-ce fondé

Que leurs aubes soient navrantes,

Que la misère vienne brûler,

Leurs joues et mains innocentes?

Dîtes-moi Destin, Seigneur,

Que cet or n’est pas déchu

Et que se serrent vos cœurs

Qu’ils soient assis dans la rue.

Mon coeur de mille flammes

S’embrase devant l’iniquité,

Mes yeux emplit de larmes

Maudissent nos Destinées.


Sol invictus

3 août 2005

Aurore Du Printemps

Je rends à cette vie, le peu qui me fait,

Je lui rends mon âme et ses quelques printemps.

Ici-bas, tout ce qui scintille ne me plaît,

Je ne m’enivre que peu des présents du temps.

Le bonheur est un ingrat dont le fils plaisir,

N’ offre son étreinte qu’ à l’enfant cupide.

Essoufflé par les jeux, indigents et stupides,

Le père et le fils ne me font que souffrir.

Vos étoiles brillent, vos mers sont immenses,

Vos roses sont rouges et vos soleils vermeils,

Mais le jardinier lorsqu’il bêche en silence,

Se méfie des épines qui guettent son sommeil.

Vos honneurs, vos gloires et vos aspirations,

Ne sont que paille pour le feu du sang.

Les éclairs du temps fendent, et la désolation

Entraîne l’homme dans l’abîme effrayant.

Abysse noir et profond, demeure sépulcrale,

Où la vie est inerte, où les bruits sont des râles.

On revient de là, le coeur aguerrit et étrange,

Ou on ne revient pas des sillages de la fange.

Les yeux ont les stigmates de ce pays désolé,

Et la bouche effarée ne peut plus rien conter.

Seules quelques larmes viennent encore à couler

Dans les prunelles azur des guerriers damnés.

Alors que souffle la mort,

Que souffle d’incandescents vents,

Pour que puisse enfin éclore

L’aurore du Vrai printemps.


Sol invictus

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3 août 2005

Celeste

Une douce impression

Flotte sur mon coeur,

Un tendre frisson

Qui laisse rêveur.

Mon coeur est léger

Telle une fine pluie,

Qui du ciel déversé

La terre ravit.

Un flambeau vermeil

Qui doucement scintille,

Et murmure à l’oreille

Quelques notes dans la nuit.

De délicieux vents

Effleurent ma peau,

Et caresse l’amant

Au sourire chaud.

L’étreinte de vos ailes

O Ange de la passion,

A la beauté du soleil

Qui darde ses rayons,

Et traverse les nuées

Pour éclairer la terre,

Et doucement réchauffer,

La fleur, le parterre.

Un noble sentiment

Etreint mon coeur mortel,

La lune de rayons blancs

Esquisse d’autres merveilles.


Sol invictus

3 août 2005

Ineluctabilité

« Que la lumière soit, et elle fût, »

Déchirant ce suaire de ténèbres,

Couvrant de vie un peu plus,

Un monde originellement funèbre .

Siècles après siècles, éternellement,

Souffle le vent des tourments sacrés,

Et devant l’indicible abysse, esseulés,

Se dressent anges,  hommes et enfants.

Un jour, encore un autre,

Un de plus qui se meurt.

Et demain, viendra cette autre,

Naissant comme une lueur.

Architecte qui compose la vie,

De rires et de chagrins,

Dis-moi ce qui s’enfuit,

Que je ne retienne rien.

Tout s’évanouit, n’est-ce pas ?

Le rire de l’enfant devient le soupir de l’aïeul,

Et qui peut s’insurger contre cela,

De vivre puis reposer dans un linceul.


Sol invictus

3 août 2005

La Nuit Vient

La nuit vient,

Le jour se meurt,

Je te tiens

Près de mon coeur.

Je te vois

Belle et douce,

Et je crois,

Croît et pousse.

Tu es tendre

Mon âme-sœur,

Vient me prendre,

Vole mes heures.

Allons-nous-en

De ce monde triste,

Allons-nous-en

En égoïste.

Aimons-nous,

Partons, quittons,

Ce monde fou

et ces gens cons.

Vivons cachés

Pour vivre bien,

Vient me chercher,

Prend-moi la main.

La nuit vient,

Le jour se meurt,

La nuit vient,

Tombe sur mon coeur.


Sol invictus

1 août 2005

Mon Bel Ange

Sous un ciel bleu et ensoleillé,

Le pas léger je vais à toi,

Sans bleus songes ni vaines pensées,

Les yeux levés vers l’azur roi.

Quelques nuages blancs crayonnent

Des formes, des lettres aux amoureux,

Un alphabet où seul rayonne,

La main des Anges et celle de Dieu.

Soudainement parmis les vents,

Fendant l’air de ta beauté,

Tu t’approches gracieusement

Et me dépose un doux baiser.

Un seul baiser, mon coeur s’embrase,

S’élève au faîte de l’empyrée,

Puis se confond dans l’extase

De l’ineffable verbe Aimer;

Là où les mots sont un silence

Et les cœurs enlacent les corps,

Là où l’on sent l’insouciance

Naître, doucement éclore.

Sous un ciel bleu, radieux,

A l’aurore de la vie,

Mon coeur est amoureux,

D’un ange, d’une fille.


Sol invictus

         

1 août 2005

Saturnien

O astre doré et vermeil,

Œil béant dans le firmament,

Qui répand ses merveilles

Sur les fleurs, l’homme et l’enfant.

Nimbé des ailes des anges,

Tu verses de douces caresses

Aux amants qui s’épanchent,

Puis se plongent dans l’ivresse.

Et moi, je te contemple

Les yeux rêveurs et humides,

Esseulé en ce temple

Où vibre la pensée torride.

Et je ne sais ni d’où je viens

Ni où je chemine ;

Mon coeur, lui est empreint

De l’étrange insigne ;

Ce sentiment saturnien

Qui étreint fatalement mon coeur,

Ereinte mon âme et lie mes mains,

Aux cordes noires de la douleur.

O Saturne, Mère de la mélancolie

Qui enfante dans le coeur du poète,

Des vers ignés d’amour et de folie,

Révèle-moi l’essence secrète,

La sève brûlante que tu sécrètes

Dans l’eau de mes veines bleues,

Les nuées rouges et muettes

Qui ombragent la grâce des cieux.

O Saturne berçe tes chérubins

D’une onde douce et rafraîchissante,

Car sous le bel astre carmin,

Nos âmes expient l’enfer de Dante.


Sol invictus

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