O Chair
O chair, odieuse et faible,
Confinant l’âme dans tes remparts,
Jamais tu ne t’élèves,
Dans les aurores sombres du soir.
Asservie à tes désirs, tes viles soucis
M’enchaînent chaque heure.
Tu es un geôlier maudit,
Une geôle de peines et de pleurs.
Ma douleur, ignominieuse et brûlante,
N’est que le fruit de ton aspiration.
Qu’est-ce qu’en ce monde tant te tente,
Ces illusions, ces bulles de savon ?
Ne sois pas ignorante et cupide,
Jamais tu n’attraperas une étoile.
Puisqu’ici-bàs tout est insipide,
Déchire les chimères et les voiles.
O mais alors tu me diras :
« A quoi vais-je aspirer,
Si je ne puis rien désirer ? »,
Je te dirais : « Je ne sais pas. »
Que sais-je de la vie
O chair qui m’indispose,
Très peu et j’en fais fi,
Mille épines a une rose.
Sol invictus