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De Profundis Clamavi
28 juillet 2005

Je Vous Prie

Je vous prie de ne pas lire

Ces quelques poèmes,

Vous pourriez en souffrir

Et l’idée me peine

Que se serrent vos cœurs

Devant le chagrin de mon âme

Et toute sa noirceur,

Non ! cela est trop infâme.

Ne parcourez pas de vos yeux

Immaculés et innocents,

Ces quelques vers en feu

Où ne brûlent que tourments,

Où ne brûle qu’un coeur

Affligé par une triste vie,

Où s’épanche sans peurs

L’obscurité de la folie.

Une folie incommensurable

Etreignant un si petit coeur,

Exsangue et pourtant affable,

Mais tant irrigué de douleurs.

Et vous ne comprendriez pas

Que pourtant j’aime cette vie,

Mais qu’ hélas elle me rudoie

Comme les saints, les sages, les génies ;

Ne voyez pas la prétention

De m’ériger à leurs hauteurs,

L’humilité demeure au fond

Des cimes blanches de ma douleur ;

Ces cimes abyssales et solitaires

Où l’esprit incessament s’abîme

Et entend sourdre le rire de l’Enfer

Dans les confins les plus intimes,

Comme un écho obsédant

Psalmodiant d’abstruses litanies,

Et le coeur nu et tremblant

Contemple effrayé la folie ;

Léthé aux mille âmes en feu

Gémissant des cris insupportables,

Azur rempli d’étoiles bleues

Dont la lueur est insoutenable.

Voilà ce qu’est la peur

Que mes vers peuvent transpirer,

Ce que contient mon coeur

Dans ces froids instants ignés.

Tout autre sera le vers

A la rime élancée et enthousiaste,

Quand le bonheur me serre,

Lui qui m’étreint si peu, hélas !

Mais je ne mets pas en garde

Vos yeux immaculés, innocents,

Contre ces vers d’essence hagarde

Aussi candide qu’un bel enfant.

Voyez dans mes quelques vers

Un cri muet et ardent,

Et sachez que je révère

L’inestimable présent,

Sachez bien aussi que j’ honore

La mort autant que la vie,

Et si la douleur est un trésor

Alors lisez-moi mes amis.


Sol invictus

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